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Aché, à l’assaut des sommets

À 24 ans, Aché Issakha a gravi le Kilimandjaro sans aucune expérience de la montagne.
Aché Issakha a eu le déclic pour la photo sur les pentes du Kilimandjaro.

Il y a de ces hasards qui changent une vie. Début 2022, Aché Issakha, alors étudiante en dernière année de management, se voit proposer par une amie un projet fou : gravir le Kilimandjaro, grâce à une association de Seine-Saint-Denis.

L’objectif ? devenir la première cordée féminine du 93 à atteindre le plus haut sommet d’Afrique. Au départ, elles sont une vingtaine à être tentées, elles seront finalement huit à s’envoler pour la Tanzanie.

Avant le départ, il a fallu travailler dur, car on ne monte pas à 5 895 mètres sans préparation physique et mentale.

Pendant 4 mois, Aché suit deux entraînements par semaine avec un coach spécialisé dans les sports de haute montagne. Pas de quoi décourager l’ancienne footballeuse passée par le Sevran FC.

Une expérience bouleversante

Le 18 juin 2022, c’est le grand départ. L’ascension durera trois semaines. 5 guides, 33 porteurs et une équipe de documentaristes de Canal + accompagnent la cordée.

« Forêts, roches volcaniques, étendues de sable puis de neige… les paysages étaient incroyables », se remémore la jeune femme. Mais très vite, les conditions extrêmes (- 15 degrés) et l’effort intense, provoquent évanouissements et malaises.

« À ce moment-là, c’est le mental qui joue, parce que le corps n’en peut plus. » Une fois au sommet, Aché ne réalise pas immédiatement ce qu’elle vient de vivre. Aujourd’hui, elle affirme que cette expérience l’a changée à jamais.

« Tu ne peux pas rester la même personne après avoir dû repousser tes limites à ce point. Avant, je me plaignais beaucoup, maintenant je relativise, affirme-t’-elle, et au-delà de l’effort, j’ai été marquée par les rencontres avec les guides et porteurs, qui grimpent presque toutes les semaines. »

Maintenant : vivre de la photo

Dans ses bagages, Aché a glissé un appareil photo argentique pour immortaliser l’ascension. Les clichés ont d’ailleurs fait l’objet d’une exposition du département arts plastiques en mars à Mauriac.

Cette expérience donne de nouvelles envies à la jeune femme, qui a grandi à Rougemont où elle a emménagé à l’âge de 3 ans. « Je me suis découverte une réelle passion pour la photographie, le voyage et les sports de haute montagne. »

Maintenant, elle souhaite tenter les sept sommets (les montagnes les plus élevées de chaque continent), vivre de la photo et « faire de grandes choses, si possible ».

C’est tout ce qu’on lui souhaite !

Publié le 17 avril 2023