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Mobilisation des agents municipaux / Covid 19

Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus Covid-19, les agents municipaux sont restés mobilisés pour assurer la continuité du service public, sur le terrain et en télétravail, auprès des habitants et en particulier auprès des plus fragiles :

Portage de repas, livraison de course et de médicaments, accueil des enfants des personnels soignants, soutien psychologique, entretien de la ville, État Civil à la Mairie, les agents étaient sur tous les fronts…

 

 

Article paru dans Sevran le journal n°185 / Avril 2020 - page 4

La propreté, la réparation des nids de poule... autant de services du quotidien essentiels que la direction générale des services techniques gère malgré la crise, sans compter les interventions particulières que celle-ci exige. 

Au coeur des services publics utiles quotidiennement aux Sevranais, la direction générale des services techniques en assure la continuité, en respectant les mesures de précaution.

La plupart des agents sont en télétravail ou confinés, mais une présence sur le terrain s'avère indispensable tous les jours, c'est pourquoi un roulement est organisé. En cas de besoin, des agents sont également mobilisables à la demande. 

Pour une ville propre, dix agents, ainsi que deux chefs d'équipe et le responsable du service, sont mobilisés toute la semaine de 8h à 17h.

Ils assurent le nettoyage des axes principaux en balayant manuellement les espaces publics et en utilisant une balayeuse mécanique en appui. Ils prennent en charge la collecte des tas sauvages qui engage les camions poids lourds dont le camion grappin.

Malgré le confinement, il y a toujours des tas sauvages à ramasser, bien que moins nombreux. 

Des agents font le tour de la ville pour repérer des interventions urgentes. « Les tas sauvages en font partie, ou par exemple une fuite d'eau dans un bâtiment municipal, une panne électrique ou encore si du mobilier urbain est cassé, comme un poteau abîmé qui représenterait un danger », explique François Goguet, directeur général des services techniques.

Nids de poule

Bien qu’en moins grand nombre puisque la circulation est limitée, il est nécessaire de réparer les nids de poule. Mais beaucoup de prestataires de la Ville sont à l'arrêt.

« Habituellement, nous faisons appel à une entreprise qui pratique des enrobés à chaud, qui sont durables. Actuellement, nous continuons d'intervenir sur les nids de poule, mais avec des enrobés à froid, qui permettent des réparations plus temporaires. » 

Bref, le service est rendu, mais adapté aux ressources disponibles. Si les sociétés d'espaces verts sont également arrêtées, un agent du service municipal entretient au besoin les plantations de la serre municipale et la serre aquaponique. Heureusement, les élagages ont été terminés cet hiver. 

Mobilisés contre le coronavirus 

Les services techniques sont sollicités pendant la crise, pour des opérations spécifiques. « Un agent a été appelé pour poser une vitre en plexiglas entre le poste de conduite et les passagers du véhicule d'Allo-chauffeur », évoque François Goguet.

La Ville peut alors continuer à proposer ce service de transport aux personnes retraitées en limitant les risques de contamination. La serrurerie municipale s'est mobilisée pour changer les barillets aux Glycines, et ainsi améliorer le système pour un confinement plus facile à mettre en place.

Ce sont aussi les services techniques qui avaient installé les barrières sur le marché afin de maîtriser le nombre de personnes dans la halle. Que ce soit pour assurer le travail du quotidien, les urgences, des interventions propres à la crise du coronavirus, les services techniques répondent présents.

Article paru dans Sevran le journal n°185 / Avril 2020 - page 4

Le Centre municipal de santé garde la même amplitude horaire d'ouverture pour accueillir ses patients, mais il s'est organisé pour répondre à l'urgence. 

Au Centre municipal de santé (CMS), toute l'action s'est bien sûr concentrée autour du coronavirus. Pour les patients, le plus prudent est évidemment de téléphoner plutôt que de se rendre sur place.

Ceux qui suspectent d'avoir attrapé le Covid-19 peuvent contacter les médecins généralistes présents. Ces derniers leur posent des questions, les conseillent et les orientent sur la marche à suivre. 

Quand les patients se déplacent, une salle a été aménagée pour les accueillir. « Nous limitons les risques de contamination avec les autres patients. A part les médecins et infirmières, équipés avec les blouses, sur-blouses, sur-chaussons, masques, etc., personne n'y entre », explique Fatima Bekkali, directrice administrative du CMS.

Le Centre est toujours ouvert de 8h45 à 12h15 et de 13h30 à 18h45, mais le personnel, entièrement mobilisé, assure un roulement afin de limiter les risques qu'il encourt et qu'il est susceptible de faire courir. 

Suivi des patients 

Pour les rendez-vous de médecine générale, spécialisée ou de prévention qui avaient été pris en amont et fixés pendant le confinement, « les médecins et spécialistes ont appelé tous leurs patients pour faire le point avec eux ».

Le CMS ne prend plus les rendez-vous qui ne sont pas urgents en cette période d'épidémie. Chaque année le CMS compte 20 à 22 000 passages. Et pour cause, il propose des consultations de cardiologie, dermatologie, gynécologie, diététique, etc.

Bon à savoir, pendant le confinement, les renouvellements d'ordonnances sont acceptés à la pharmacie. 

Renseignements : 01 41 52 46 30 

Article paru dans Sevran le journal n°185 / Avril 2020 - page 5

Le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) a renforcé ses actions pour venir en aide aux personnes âgées et/ou en situation de handicap isolées. 

Pour la directrice du CCAS (Centre Communal d'Action Sociale) Hajiba Menni, l'objectif est clair : « rompre l'isolement et assurer une veille » pour les personnes âgées (plus de 70 ans) et/ ou en situation de handicap. Un arsenal de mesures renforcées a été déployé dès le début de la période de confinement.

« Nous avons simplifié les inscriptions au portage de repas à domicile. Dès le premier jour, nous en avons enregistré une vingtaine supplémentaire », indique-t-elle. Sans compter que, comme le restaurant de la résidence pour personnes âgées des Glycines a dû fermer, les résidents qui le souhaitent peuvent se faire livrer leurs repas.

Sur les 75 résidents, une quarantaine a fait ce choix. Ils recevaient la visite d'agents du CCAS chaque jour de confinement, avant la mesure de confinement total. Le Département propose à présent 100 plateaux-repas qui seront portés aux plus démunis. 

Et si l'on peut se préparer ses repas, en revanche faire ses courses en période de confinement, c'est compliqué, encore plus lorsque l'on est âgé ou en situation de handicap.

La Ville a proposé aux commerces alimentaires qu'ils adaptent des créneaux horaires à destination des personnes de 70 ans et plus (voir page 6). On peut aussi faire appel au CCAS, aidé par des bénévoles de l'association Rougemont Solidarité dès la 2e semaine de confinement, afin qu'ils apportent les courses à domicile.

Une trentaine de bénéficiaires se sont inscrits dans un premier temps. 150 chariots par semaine sont actuellements livrés. Le grandes enseignes ont mis en place un système de coupe-file pour les bénévoles et agents municipaux qui leur font les courses.

D’autre part, en cas de besoin pour des déplacements essentiels, par exemple retirer de l’argent en espèces pour le paiement des courses effectuées par les agents et bénévoles, le service Allo-chauffeur peut aussi conduire les retraités en toute sécurité. 

Le CCAS poursuit également ses services à domicile, qu’il s’agisse du service d’aide et d’accompagnement ou du service de soins infirmiers à domicile auprès des personnes âgées, au même rythme.

Tous ces agents : agents sociaux, aides-soignantes et infirmières prennent chaque jour des risques pour assurer la sécurité de vie et de santé des plus âgés et des plus fragiles. Si la question se pose pour soi ou l'un de ses proches, le CCAS se tient à disposition pour orienter les usagers. 

Garder le contact 

La téléassistance, déjà en place, est aussi rassurante lorsque l'on ne peut visiter ses proches. Ce système permet aux personnes âgées et en situation de handicap qui vivent seules de contacter, en cas de problème (chute, malaise…), à toute heure, une plateforme téléphonique. Il leur suffit d'appuyer sur un bouton porté en bracelet ou en collier porté en permanence.

Selon le degré d’urgence, un proche est contacté ou une intervention est déclenchée pour porter assistance à la personne. Le dispositif est gratuit pour les personnes non-imposables et de 2,37 € pour les autres. 

Et pour tout simplement s'assurer que les personnes isolées vont bien, on peut s'inscrire ou inscrire une personne proche auprès du CCAS afin qu'elle soit contactée régulièrement.

Le but : toujours garder le lien à l'heure où les activités et les interactions se réduisent et prendre des nouvelles, rassurer. 

Pour les personnes âgées qui en ressentent le besoin en cette période anxiogène, l'écoute psychologique est aussi renforcée. Il suffit d'appeler le CCAS afin de prendre un rendez-vous téléphonique avec une psychologue et docteure en neuropsychologie.

Les téléconsultations ont lieu du lundi au vendredi de 8h30 à 17h. Avec cet ensemble de dispositifs, la Ville se mobilise pour soutenir ses usagers tout en respectant les règles du confinement. 

Renseignements auprès du CCAS : 01 49 36 51 95 

Article paru dans Sevran le journal n°185 / Avril 2020 - page 7

La police municipale est l'un des services en contact quotidien avec la population. Elle s'est organisée pour être présente auprès des Sevranais tout en limitant les risques pour les agents. 

Pour assurer à la fois sa sécurité et celle des Sevranais, la police municipale est sur le pont. Etre présents est essentiel, notamment pour répondre aux questions des habitants.

« Celle qu'ils nous posent le plus souvent est de savoir si leur attestation de déplacement dérogatoire est bien remplie. Nous contrôlons, mais la plupart du temps les Sevranais nous la présentent spontanément. Nous n'avons jusque-là rencontré aucun problème », décrit Marc Destandau, brigadier-chef principal.

D'ailleurs, des attestations imprimées sont disponibles au Pôle tranquillité publique et les agents en ont dans leur voiture.

La police municipale tourne tous les jours dans la ville, surtout aux heures les plus fréquentées, pour vérifier que les mesures de sécurité sont respectées et rappeler les règles, comme les distances entre les clients dans les commerces, à leurs abords, à la Poste ou sur le marché quand il était encore ouvert.

Elle contrôle également les parcs. 

Des missions toujours assurées 

Le service tourne a minima afin de limiter les risques pour les agents : entre deux et quatre sont sur place chaque jour, contre neuf habituellement.

Malgré ces effectifs réduits, le service continue de gérer les objets trouvés, mais en prenant des précautions : « si la perte n'est pas un objet indispensable comme un sac à main, nous demandons aux habitants de venir le récupérer quand le confinement sera levé ».

La police municipale verbalise également toujours les stationnements gênants, notamment sur les voies pompiers, devant les poubelles ou sur les places handicapées.

Le centre de surveillance urbaine, où arrivent les images de vidéo-protection, continue de fonctionner. 

Renseignements : 01 41 52 40 10 

Article paru dans Sevran le journal n°185 / Avril 2020 - page 8

Le service culturel s’organise pour maintenir le lien avec les Sevranais. Tour d’horizon des dispositifs numériques mis en place. 

 

 

C’est le même leitmotiv pour toutes les structures culturelles : il s’agit surtout de maintenir le lien avec le public, de permettre aux Sevranais de continuer à pratiquer leur art ou de profiter des offres culturelles, même à la maison.

Site internet, blog, visioconférence, réseaux sociaux… tous les outils numériques sont bons pour pallier la nécessité de rester confiné. 

Au conservatoire, les cours continuent malgré la distance. « La majorité des professeurs ont mis en place des programmes de substitution en ligne avec des cours en visioconférence et des exercices réguliers donnés aux élèves », explique Frédéric Robin, son directeur. « Il faut garder le contact », insiste-t-il.

Même constat pour le département arts plastiques : « En temps normal, nos ateliers sont des repères pour les enfants. Malgré le confinement, nous devons continuer à instaurer des rendez-vous pour rythmer la semaine », explique Laurence Faugeroux, directrice de l’atelier Poulbot.

La lecture d’un album à la fin de l’atelier du Tout-petit était par exemple un véritable rituel pour les participants. Toutes les semaines, le département a donc choisi de diffuser une lecture vidéo sur sa page Facebook et sur le site de la Ville.

Chaque jour, une activité différente y est ainsi proposée. Jeux, recettes, activités manuelles… « Des idées que l’on peut faire chez soi sans beaucoup de matériel, comme le dessin avec des ombres. C’est un travail collaboratif avec toutes les équipes qui restent très mobilisées ». 

#Culturecheznous 

D’autres structures partagent des contenus en ligne à l’instar des bibliothèques qui proposent sur leur portail de nombreuses ressources numériques : Arte VOD (vidéo à la demande), livres numériques et presse à télécharger, e-comptines ou encore Skilleos, une plateforme d’apprentissage pour tous les âges qui permet de se former à plusieurs disciplines très variées.

Sur leur page Facebook, les bibliothèques restent actives en partageant astuces, coups de coeur, actualité littéraire… et toujours avec une touche d’humour. « C’est un véritable échange avec nos usagers. C’est important pour eux mais aussi pour nous, on a hâte de les retrouver », affirme Karine Labous, directrice d’Elsa-Triolet.

Autre initiative du côté de la Micro-Folie avec la mise en ligne de trois collections de son musée numérique par la Villette. Un dispositif qui permet de (re)découvrir les oeuvres des institutions culturelles partenaires et des résidences royales européennes.

« Les collections sont accompagnées de livrets explicatifs, de jeux et de fiches d’activités pour pouvoir approfondir la découverte et s’amuser ensemble », précise Phaudel Khebchi, son directeur. 

S’inspirer du confinement 

Le Théâtre de la Poudrerie propose quant à lui de garder le contact grâce à un blog où les Sevranais sont invités à partager des souvenirs de théâtre à domicile, des recettes, mais aussi leur ressenti sur la période de confinement.

« C’est important pour nous de rester à l’écoute. Ces témoignages pourront nourrir la réflexion des artistes. Dans nos pièces, nous traitons souvent de l’actualité. La situation actuelle est historique, nous ne pouvons pas passer à côté », explique Chloé Bonjean du Théâtre.

L’une des compagnies actuellement en résidence pour la création d’une pièce présentée la saison prochaine a d’ailleurs réorienté son travail. Stéphane Schoukroun (Cie S-Vrai) souhaitait travailler sur la construction des adolescents en interrogeant des collégiens d’Evariste-Galois.

« Il s’intéressera aussi à la transformation de notre quotidien, au rapport aux écrans et aux liens familiaux face à cette situation », explique Chloé Bonjean. Confinement oblige, l’équipe mènera ces entretiens via Skype, au téléphone ou par mail. 

« C’est une situation inédite mais nous consacrons du temps à trouver comment y remédier », conclut Bruno Zappini, directeur des affaires culturelles. « On travaille aussi toujours à la programmation de la saison prochaine. Le secteur culturel est particulièrement frappé par cette crise et nous mettons un point d’honneur à reprogrammer, lorsque cela est possible, les spectacles qui ont dû être annulés. »

En attendant de pouvoir à nouveau en profiter, rendez-vous en ligne. Car après tout la culture est partout, même chez nous.

Charlotte et Lili suivent les conseils postés sur Facebook par le département arts plastiques

 

Article paru dans Sevran le journal n°185 / Avril 2020 - page 9

Tournée des installations sportives, entretien de la piscine : le service des sports nécessite une présence sur place. 

« Tous les matins j'assure une permanence, notamment pour répondre aux questions et sollicitations des clubs, et nous faisons également un roulement sur la base du volontariat pour faire le tour des installations sportives plusieurs fois par jour », indique Afid Djadaoui, directeur du service des sports.

La piscine nécessite une attention particulière : « Nous devons impérativement laisser l'eau dans la piscine car la pression de l'eau appuie sur les joints. Laisser la piscine vide une semaine pour vidange ne pose pas de problème, mais la vider pour longtemps pourrait provoquer des dégâts. »

Mais bien sûr, les températures de l'eau et de l'air ont été considérablement baissées pour éviter une dépense d'énergie inutile. 

Etre prêt pour la réouverture 

Deux agents assurent l'entretien de la piscine. « Certaines manipulations nécessitent d'être à deux, mais nous respectons toujours les gestes barrières », précise Ali Dhifallah, le directeur, qui y passe tous les jours depuis le début du confinement.

Contrôle des valeurs, du bon traitement de l'eau, des pressions, de l'adoucisseur, du système de traitement anti-légionelle, de tout ce qui serait susceptible de provoquer une avarie technique : les points de vérification ne manquent pas.

Il faut aussi régulièrement apporter de l'eau, laver les filtres, nettoyer et désinfecter tout l'établissement, purger le réseau de douches, entretenir les sanitaires... L'objectif est « de pouvoir être prêt le jour J, et pour cela traiter au plus tôt ».

L'anticipation lui a permis de faire les commandes de produits, notamment de chlore, suffisamment tôt pour continuer d'entretenir l'équipement avant sa réouverture. 

Article paru dans Sevran le journal n°186 / Mai 2020 - page 4

Généraliste installée à Sevran depuis 2009, Paule Cozzi a continué à recevoir ses patients au plus fort de la crise du coronavirus. A la tête d'un regroupement de professionnels de la santé à Sevran, elle incite toujours les patients, hors Covid, à ne pas hésiter à consulter. 

En plus de trente ans de carrière, Paule Cozzi, médecin généraliste installée près de la gare des Beaudottes, a déjà affronté quelques alertes sanitaires.

Mais l’épidémie de Covid-19 s’est transformée en pandémie et a fini par toucher son cabinet, qu’elle a dû réorganiser pour assurer ses consultations en toute sécurité, avec l’objectif de ne laisser aucun patient sans réponse médicale, Covid ou pas.

« Les autres maladies ne s’arrêtent pas. Si vous avez des rappels de vaccins à faire, d’autres symptômes que ceux du Covid, n’attendez pas pour consulter un professionnel de santé », conseille la docteure Cozzi.

« En médecine, le temps perdu est difficile à rattraper. Toutes les garanties sanitaires sont réunies pour vous accueillir au mieux. Si la téléconsultation peut être une première approche, rien ne remplace l’auscultation. » 

Le temps de l’écoute 

Au cabinet de la docteure Cozzi, la consultation est ainsi sécurisée car uniquement sur rendez-vous, avec une salle d’attente où les chaises sont séparées de plus d’un mètre, tandis qu’une autre salle est réservée aux suspicions de coronavirus.

« On nettoie régulièrement le cabinet à la javel et à l’alcool à 90° quand les produits désinfectants viennent à manquer. On a manqué de masques au début, on est désormais bien approvisionnés. » Pas question de rompre le lien : « Le Covid provoque des angoisses, donc je prends le temps de rappeler beaucoup de mes patients au téléphone, certains parce qu’ils ont peur de se rendre en milieu médical. »

Elle préside la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Sevran qui réunit généralistes, infirmiers, kinés et le laboratoire d’analyses voisin de son cabinet.

Cette communauté médicale assurera le suivi de patients atteints du Covid, réunis temporairement dans un lieu unique, non loin de Sevran, « parce qu’ils sont seuls à la maison ou ne peuvent rester chez eux car ils sont susceptibles de contaminer leur entourage ».

Un moyen efficace pour soulager les hôpitaux, « et puis, les autres patients ne doivent plus attendre pour consulter s’ils sont malades ».

Article paru dans Sevran le journal n°186 / Mai 2020 - page 4

Récit de l'intérieur des hôpitaux René-Muret et Robert-Ballanger, les deux établissements fréquentés par les Sevranais, où l’épidémie du coronavirus a mis plus qu’à contribution les équipes soignantes, qui depuis longtemps dénonçaient leur manque de moyens. 

Au bout du fil, elles sont trois soignantes de l’hôpital René-Muret de Sevran : Sophie Gilles, manipulatrice radio, Valérie Pistone, infirmière et Marie-Odile Poulbassia, aide-soignante.

Presque d’une même voix, elles nous remercient de leur donner la parole : « Ça fait aussi du bien de pouvoir parler... » Pourtant, c’est toute la France des balcons qui les a acclamés pour leur action en première ligne face au coronavirus.

Et comme dans beaucoup d’autres hôpitaux hexagonaux, le personnel est éprouvé : « Ce qui est dur, c’est que les personnels travaillent avec la peur au ventre faute d’avoir le matériel suffisant comme des surblouses. On a un peu fait appel au système D pour les masques, mais ça ne suffit pas, explique tour à tour le trio. »

« On a peur pour nous mais aussi pour nos familles. Beaucoup de soignants ont d’ailleurs un sommeil perturbé à cause de cela... Mais, finalement, on paie ce qu’on dénonce depuis des années, le manque d’effectifs et de moyens affectés à la santé. »

« On annonçait cette catastrophe sanitaire lors des manifestations de l’hiver et on était bien seuls. Du coup, comme beaucoup d’autres soignants, j’ai du mal à apprécier qu’on nous traite aujourd’hui en héros, pointe Sophie Gilles, affiliée au syndicat Sud-Santé et également secrétaire du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’établissement des soins en gériatrie. « Il aurait fallu nous soutenir avant... » 

Des dons et un soutien psychologique 

En attendant, le trio des soignantes pensait quand même à l’après, parce que malgré une situation qui commençait « à s’apaiser » à la mi-avril, plusieurs services de René-Muret restaient fermés, comme ceux d’addictologie et de nutrition-obésité ou la géronto-psychiatrie.

« On n’a aucune visibilité sur leur réouverture et on craint la suite : le déconfinement et la réouverture des vannes. Je ne sais pas si on sera capable de supporter un nouveau pic », explique Valérie Pistone. 

L’inquiétude était similaire à l'hôpital Robert-Ballanger d'Aulnay-sous-Bois. « Même si on a atteint une phase plateau de l’épidémie comme un peu partout(1), je crains la deuxième vague et l’épuisement des soignants qui en sont déjà à des services de 60 heures par semaine », alerte Sonia Doysie, en charge des archives médicales et secrétaire de la section syndicale SUD-Santé de l’hôpital Ballanger.

« Et nos problèmes de sous-effectif ne s’arrangent pas, il nous manque une trentaine de postes de soignants, les mêmes qu’on réclame depuis des années. » Elle craint que les soignants ne se heurtent tôt ou tard « à une perte de sens dans leur travail.

La direction de l’hôpital a mis en place un soutien psychologique et on a reçu pas mal de dons de la population, de témoignages de soutien, mais j'appréhende aussi la suite, même une fois l’épidémie éteinte. » 

Ce qui ne l’empêchera pas de continuer à se battre pour que « l’Etat tienne les promesses faites pour l’hôpital, pour que les soignants touchés par le Covid-19 soient bien reconnus en maladie professionnelle, donc testés. Il y aura un autre combat après le coronavirus », conclut-elle. 

L’interview a été réalisée le 22 avril. 

Article paru dans Sevran le journal n°186 / Mai 2020 - page 5

Quand l'union fait la force : une véritable Fabrique s'est mise en branle pour coordonner toutes les bonnes volontés. Habitants bénévoles, associations, entreprises et commerçants se mobilisent autour des services municipaux pour concevoir des masques destinés en priorité aux plus fragiles. 

Depuis début avril, des volontaires aux doigts de fée cousent des masques alternatifs en tissu : ils ont répondu à l'appel des maisons de quartier ou de Sevran-Séniors.

D'autres veulent aider, qu'ils soient citoyens, professionnels, commerçants ou associations. Colette par exemple, qui anime bénévolement l'atelier patchwork à Sevran-Séniors depuis onze ans, a commencé à en coudre chez elle, avec ses propres tissus, parce que « c'était tellement affolant, il fallait des masques et il n'y en avait pas, et puis, ça représente un coût important pour certaines familles ».

Au départ, « une quinzaine de personnes de l'atelier couture de la maison de quartier Michelet ont répondu à l'appel pour en fabriquer à leur domicile », raconte aussi Virginie Petitcharles, la directrice. « Nous avons recensé leur matériel et besoins, récupéré du tissu à leur transmettre, avec les patrons des masques Afnor*. »

La maison de quartier Marcel-Paul a même aménagé dans ses locaux des espaces sécurisés pour les couturiers. Une centaine de masques ont été fabriqués les deux premières semaines par ses adhérents. 

De fil en aiguille 

Pour unir ces forces et développer l'action, un groupe de travail a été créé par la Ville, mené par la direction du service économique municipal, avec les maisons de quartier, Sevran-Séniors et le pôle citoyenneté.

« Fin avril, nous avons commencé à fournir des matières premières et les patrons de masque Afnor à tous les volontaires. Le premier ramassage de 800 masques nous a permis de penser que ce n'était qu'un début », développe Sergio Dias-Martins, directeur de Sevran-Séniors.

Une chaîne de solidarité avait commencé à se mettre en branle, avec par exemple le don d'élastiques à titre personnel du placier de Mandon Somarep, le prestataire qui gère le marché pour la Ville.

L'association Partage a également fourni cinq machines à coudre. Ahmet Denir, gérant de JP pressing, était tout de suite partant pour laver les masques gracieusement avant leur distribution. « Je travaille régulièrement avec Sevran-Séniors et quand l'équipe m'a sollicité, il m'a semblé naturel d'aider. Nous avons des machines à laver industrielles et du produit désinfectant. Nous lavons et séchons les masques » , témoigne-t-il.

Les masques propres sont ensuite mis dans des sacs en tissu lavés à 60°. Il a été décidé que l'espace Louis-Blésy serait aménagé pour accueillir dix postes équipés, en respectant les gestes barrières.

De fil en aiguille, la Fabrique naît, coordonnée par Sergio Dias-Martins et Ayse Baris, adjointe à la direction de la vie des quartiers. « Mais, ce n'est pas une usine, nous avons aménagé le jardin comme un coin détente, le service des relations publiques a installé des frigidaires pour les bouteilles d'eau et le personnel communal est là pour veiller au confort des volontaires », précise Sergio Dias-Martins. Un écran diffuse des vidéos de fabrication de masques. 

Générosité sevranaise 

Les dons affluent après un appel lancé sur le site et les réseaux sociaux de la Ville, par des entreprises, comme la société du groupe ATA, des associations comme D2C Diversité Culture ou Le Palmier de Sevran, ou des habitants.

« Nous nous étions laissé deux semaines pour récupérer du matériel et ouvrir la Fabrique, finalement nous avions de quoi démarrer trois jours après », se réjouit Sergio Dias-Martins. Tout était prêt pour le 11 mai. Un premier planning de dix bénévoles a été calé pour les deux semaines suivantes.

Les masques confectionnés sont emmenés chaque soir. Au total, début mai, ils étaient déjà une centaine de Sevranais à avoir participé à l'élan collectif, d'une manière ou d'une autre.

Ensemble, ils offrent une solution à la pénurie de masques, qui seront distribués en priorité aux personnes âgées, fragiles ou démunies.

Une nouvelle dynamique vient de naître entre commerçants, entreprises, associations, citoyens et services municipaux, et ce n'est sûrement qu'un début. 

Article paru dans Sevran le journal n°186 / Mai 2020 - page 7

Dès le début du confinement, les services petite enfance et enseignement-enfance-jeunesse se sont mobilisés pour accueillir les enfants des personnels prioritaires (soignants, pompiers...), tandis que l'école s'est poursuivie à la maison. 

Le 20 avril, une nouvelle semaine hors normes démarrait pour Samir Maouchi, le directeur du centre de loisirs Paul-Eluard. Comme depuis le début du confinement et jusqu'aux vacances d'été, la structure municipale prend en charge des enfants des personnels – infirmiers, aides-soignants… – mobilisés dans la lutte contre le coronavirus, dans un dispositif taillé pour eux.

« Sept jours sur sept de 7h15 à 18h45 nous soulageons les parents en accueillant une dizaine d’enfants de 3 à 12 ans que prennent en charge deux animateurs volontaires », précise le directeur.

« Même si ça fait partie de notre travail, nous sommes fiers de soutenir les gens qui sont en première ligne contre le virus. » Comme dans beaucoup d’autres services de la Ville, la logistique a été réorganisée pour leur venir en aide. 

Les services de la Ville mobilisés 

« Depuis le 17 mars, nous avons mis en place à l’école Crétier un dispositif d’accueil scolaire et périscolaire, qui se poursuivra jusqu'aux vacances d'été », rappelle Claire Kahn, directrice du service enseignement-enfance-jeunesse.

« Des masques et du gel hydroalcoolique sont fournis aux personnels. Les repas sont pris en charge par le prestataire Elior. » La Ville dispose de quatorze places de crèches dans les hôpitaux René-Muret et Robert-Ballanger, où sont accueillis des enfants du personnel prioritaire.

Quinze places supplémentaires sont disponibles dans les crèches de la Ville. Enfin, les assistantes maternelles municipales peuvent recevoir quinze autres enfants (deux enfants y sont actuellement accueillis). 

Les parents inquiets 

Si la situation est bien rodée dans les services municipaux, au moment du bouclage de ce numéro, les conditions de la mise en place du déconfinement progressif pour les scolaires posent encore question.

Le maire, Stéphane Blanchet, a souhaité instaurer un dialogue avec « les pouvoirs publics, l'Education Nationale, l'ensemble de la communauté éducative et les parents d'élèves, ainsi que le personnel communal pour assurer, dans la confiance et sans réserve, toutes les conditions de sécurité sanitaire pour l'ouverture de nos écoles ». Jusque-là les enseignants assurent des cours à distance.

« Je sens une démobilisation des élèves, notamment les terminales qui savent que le bac sera en contrôle continu », a constaté Fethi Azzaoui, professeur au lycée Blaise-Cendrars et représentant du syndicat CGT Education. Il s'interroge sur le retour en classe. Tarik, parent d’élève FCPE, a une fille en terminale S à Blaise-Cendrars et une autre, collégienne en 3e à Georges-Brassens.

« Les professeurs font ce qu’ils peuvent et nous trouvons que les cours à distance ont assez bien fonctionné », estime-t-il. « Je me suis aménagée un planning de travail et je peux aussi compter sur l’aide de mes proches si nécessaire », détaille Lilya, la lycéenne. Mais ils sont unanimes : « Comment faire respecter les gestes barrières avec des centaines d’élèves par établissement et avec quelles protections ? ».

Pas certain que le retour en classe sonne chez eux comme une délivrance. 

Article paru dans Sevran le journal n°186 / Mai 2020 - page 8

Le 14 avril, la Ville a ouvert un point accueil pour les personnes en difficulté (sans-abris, usagers de stupéfiants, jeunes en errance...) au gymnase Bacquet afin qu'elles puissent se doucher, utiliser les toilettes ou se raser. 

Stéphane Bribard, Didier Caheric et Brahim Boussaboun

« C'est grâce au travail de terrain des associations, des agents de la Ville et du Caarud* Aurore qu'on a pu détecter ces personnes et les orienter vers notre structure », explique Brahim Boussaboun, responsable des équipements sportifs de la ville.

« Du lundi au vendredi, de 10h à 12h30, Mohamed Kebli et Jonathan Augustine, agents du service des sports, gèrent l'ouverture, la fermeture et la désinfection des locaux. » « Une quarantaine de passages a eu lieu depuis le lancement du dispositif il y a trois semaines, soit une quinzaine de personnes qui vient régulièrement.

Ce premier contact est l'occasion d'aborder les difficultés liés à l'alimentation, l'hygiène, ou les possibilités d'accompagnement à l'hôtel pour les plus jeunes... », observe Didier Caheric, chargé de projet prévention à la ville. 

Chaîne de solidarité 

C'est ce qui a été proposé à un jeune sans-abri venu ce matin-là prendre une douche. Il a pu être orienté vers la Mission locale pour obtenir des nuitées à l'hôtel et recevoir des vêtements et sous-vêtements de rechange, offerts par le Secours populaire local.

« Cela nous permet aussi de les mettre en relation avec les associations de la ville qui, comme Rougemont Solidarité, distribuent des colis repas et font des maraudes(2) », ajoute Didier Caheric.

« Cette aide est bienvenue, car durant le confinement, il n'existait pas d'autres solutions pour que ces personnes en difficulté aient accès à l'eau », analyse Stéphane Bribard du Caarud Aurore. 

*Centre d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues 

Article paru dans Sevran le journal n°186 / Mai 2020 - page 9

Enseigner la musique ou la danse à distance, c’est tout un art auquel les professeurs du conservatoire municipal se sont convertis à partir du 16 mars. Une expérience qui a permis aux élèves de ne pas perdre le rythme des enseignements. 

Garder le rythme, un exercice que les professeurs du conservatoire municipal ont l’habitude d’enseigner. Mais, tenir le rythme de leur enseignement à distance en pleine crise du coronavirus est un défi un peu plus compliqué qui a pourtant été relevé en deux temps, trois mouvements.

Au total, 32 professeurs sur 43 ont pu mettre en place un enseignement à distance en attendant la réouverture du conservatoire. Seuls quelques cours, comme l’éveil musical pour les plus jeunes, étaient impossibles à mettre en oeuvre selon cette méthode.

Néanmoins, il a fallu faire vite : « Dès que j’ai su que le conservatoire allait fermer, j’ai tourné trois tutos de mouvements de hip hop, témoigne Loïc Riou, professeur de danses urbaines, à destination de mes élèves. Ils m’ont ensuite envoyé leurs vidéos que je corrige par message via WhatsApp. C’est une manière efficace de ne pas rompre le lien avec la majorité de mes élèves. »

Et de faire aussi de nouveaux adeptes via le cours qu'il donne chaque mercredi à partir de 18h sur le réseau social Instagram* : « Mes élèves en profitent, mais aussi des danseurs du monde entier. » 

Danser dans ses WC... 

Même usage pédagogique et intensif des caméras des smartphones du côté de Marie Bonnet et Elodie Sawicki, professeures de danses contemporaine et de jazz : « Chaque semaine, je choisis un thème et nous sélectionnons avec un jury d’amis et de professionnels de la danse les trois meilleures interprétations », raconte Marie Bonnet, très inventive au moment de lancer les défis dansés.

« On a par exemple proposé, sourit-elle, le thème "Dans mes toilettes et alors ?" Ce qui a donné des performances très étonnantes. L’idée, c’était de rester dans quelque chose de léger, parce que les plus jeunes ont déjà beaucoup à faire avec l’école. »

Simon Ohanian, professeur de piano, s’appuie aussi sur la vidéo et demande à ses élèves de filmer leurs mains sur le clavier afin d’appuyer son écoute des sonates de Bach ou des valses de Chopin : « On a fait au mieux, parce que rien ne remplace la proximité avec les élèves. Rien n’est facile, mais les musiciens doivent aussi savoir improviser... » 

*Loic_legendes_urbaines 

Article paru dans Sevran le journal n°186 / Mai 2020 - page 9

L'équipe de la Micro-Folie Sevran et son réseau de « makers » se mobilisent pour concevoir des visières de protection livrées aux personnels soignants et aux employés accueillant du public.

Samedi 11 avril après-midi, les imprimantes 3D tournent à plein régime dans le fablab (lieu de conception et de fabrication collaboratif) de la Micro-Folie de Sevran. Le directeur, Phaudel, et ses 2 collaborateurs, Guillaume et Nicolas, répètent inlassablement les gestes qui font partie de leur quotidien depuis le début de la pandémie : ils installent les filaments (la matière première) dans les imprimantes 3D pour fabriquer visières et attaches qu'ils polissent minutieusement, puis fixent les films plastiques, et recommencent...

Mettre le fablab au service des soignants

« C'est suite à une demande de venir en aide aux soignants de l'hôpital de Montfermeil, que l'histoire a commencé », se rémémore Phaudel. « On a ainsi été mis en contact avec le groupe “Shields – visière solidaire 93 - Seine-Saint-Denis – Covid19ˮ qui nous a offert le fichier source pour lancer la fabrication des visières. »

« Il faut 2h pour concevoir deux visières par machine, ce qui fait un total de 18 à 24 visières par jour, soit 230 unités depuis le début de la production » explique Phaudel. « Ces visières de protection sont ensuite livrés aux personnels soignants, mais aussi aux employés en première ligne face à cette épidémie (caissiers dans les magasins, boulangers, pharmarciens...) ».

Un élan de solidarité et de partage

Pour répondre à toutes les demandes, ils sont aidés par à un réseau de « makers », ces bricoleurs technophiles qui ont lancé un groupe sur les réseaux « Makers contre le Covid-19 ».

Pour Phaudel : « cet élan de solidarité vient du partage de l'intelligence collective par les makers, ces passionnés de la technologie dans des fablabs comme le nôtre, ou simplement à la maison. Ils mettent leur savoir, leurs machines au service des autres. Et on se partage les commandes et les livraisons pour essayer de répondre à toutes les demandes au plus près, au plus vite ».

L'esprit “makersˮ

Des Sevranais font partie de cette aventure : Jean-Charles, Raoul, Bruno, mais aussi Bogdan ou Joachim sont très mobilisés face au coronavirus. Ils utilisent leurs machines 3D personnelles 15h par jour pour fabriquer les visières de protection qui manquent au personnel soignant. Les stocks de filaments sont achetés sur internet sur leurs fonds propres. Ce qui permet, tout de même, avec ce réseau local bien organisé de fournir 80 visières par jour.

« C'est cela l'esprit “makersˮ, explique Raoul, c'est avant tout basé sur l'entraide et la capacité à apporter des solutions rapides et adaptées : on a cherché le moyen de protéger les personnels soignants en utilisant les possibilités des imprimantes 3D. »

Parmi les bénéficiaires, les hôpitaux Robert-Ballanger, René-Muret, Montfermeil, Delafontaine, le CCAS, l'Ehpad Korian, pharmacies, PMI, boulangeries, épiceries...

Les demandes de visières peuvent être faites sur le groupe Facebook de « Makers contre le covid - 93 » et Shields – visière solidaire 93 - Seine-Saint-Denis – Covid19 

Article paru dans Sevran le journal n°189 / Octobre-Novembre 2020 - page 9

Isabelle Bourda, Corinne Lurion et Marie-Jeanne Huard sont les trois infirmières du CMS Louis-Fernet.

Des origines géographiques diverses, des parcours professionnels variés mais un matériau commun qui les cimente, l’amour porté à leur profession. Les trois infirmières du CMS ont en commun l’amour de leur métier, le sens du collectif et la satisfaction d’être utile aux autres.

Même interrogées séparément, leurs motivations convergent : l’humain avant tout, pratiquer un métier chargé de sens, aimer le relationnel, évoluer en équipe.

« Dans ma famille on travaille tous dans les soins et en faire autant était naturel », confie Isabelle. Corinne se souvient, petite fille, d’une panoplie d’infirmière en cadeau. Marie-Jeanne a su très vite quelle serait sa voie : « Je viens de la Mayenne et là-bas, on aime aller au bout des choses », assure-t-elle.

Les trois ont acquis une expérience professionnelle riche à l’hôpital public ou en dispensaire avant d’intégrer le CMS à différentes périodes. Le temps de s’occuper des patients Toutes parlent de leur arrivée au centre de santé comme une source de jouvence. « Ici on nous laisse le temps de nous occuper des patients et de parler avec eux », précise Marie-Jeanne. « Nous sommes soudées, pas seulement entre nous mais également avec le reste de l’équipe du centre ; on sait se serrer les coudes et s’adapter aux situations, comme lors du confinement », explique Corinne.

Elle a d'ailleurs contracté le virus au printemps. « J’aime l’ambiance familiale de cet équipement à taille humaine, la proximité avec les patients », confirme Isabelle.

« Beaucoup de Sevranais sont en situation précaire et je préfère m’investir auprès de ce public-là dont la reconnaissance, à chaque fois, nous va droit au cœur », renchérit Marie-Jeanne.

La Covid a encore raffermi les liens entre les membres de cette petite troupe. Une excellente nouvelle à l’heure ou le virus paraît loin d’avoir jeté l’éponge.