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« Aujourd’hui, les footballeuses se sentent plus respectées. » Oumou Konte sait de quoi elle parle. Après dix saisons au sein du club sevranais, la milieu de terrain de 20 ans suit depuis août 2023 une formation de 10 mois en apprentissage pour décrocher le brevet de moniteur de football.
« Une semaine par mois, je poursuis ma formation à Villeparisis. Et les trois autres, j’apprends mon métier au club de Sevran », raconte-t-elle.
Coach en devenir, Oumou est arrivée au club municipal l’année de la création de la section féminine en 2013 : « C’est un peu sous l’influence de ma mère, qui a joué au football durant toute son adolescence au Mali, puis en France, à Sarcelles. »
Un grand-père maternel, coach, des grands frères joueurs, bref la passion de toute une famille, vont aussi ajouter à son engouement naissant pour le ballon rond.
Mais le football a aussi « canalisé » la jeune femme du quartier Montceleux. « Je traînais, je faisais des bêtises ! Et la seule punition qui me faisait arrêter mes bêtises, c’est lorsque ma mère me menaçait de me faire arrêter le foot. Je crois que le ballon m’a sauvée », sourit-elle.
« Le foot casse les frontières entre les quartiers »
Après quelques années, la passion du jeu est d’ailleurs devenue plus qu’un loisir. Il y a trois ans, la joueuse est donc promue coach des féminines, une mission qu’elle assume en parallèle de sa formation.
La section des tout-petits à partir de 5 ans d’abord, mais aussi les ados. « Les “petites” me demandent de leur enseigner la roulette ou des passements de jambe… Quand je vois leur motivation, c’est un vrai plaisir de leur transmettre mon savoir. »
Au-delà des victoires avec le Sevran Football Club, la jeune femme, qui a grandi à l’ombre des « 3 tours » s’est créée de « véritables amies » grâce au ballon rond. « En dehors du foot, il y avait des frontières entre les quartiers de Sevran, mais une fois qu’on s’est retrouvées dans la même équipe, c’est devenu différent, très sympa… »
Sympathique comme, sur un autre plan plus général, la « montée en gamme » du football au féminin qui la réjouit au plus haut point. Cet été, lors du Mondial féminin en Australie, elle a ainsi admiré devant sa télé les joueuses de l’Olympique Lyonnais et de l’équipe de France. Selma Bacha, en particulier, « parce qu’elle a la même rage » qu’elle.
Et c’est également avec « rage et envie » qu’Oumou perçoit son avenir dans le sport. Zéro limite ! « J’aimerais bien coacher en championnat départemental, puis régional, voire même national, pourquoi pas ? Le plus loin possible… »
Car, impossible n’est pas Sevranaise !
