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De l’Olympique Sevran à Mayence en Allemagne en passant par la Jeanne d’Arc de Drancy, Châteauroux, Lyon et Le Havre, Jean-Philippe Mateta, 22 ans, a déjà connu pas mal de voyages en ballon au gré de sa carrière de footballeur.
Mais Sevran, où il a grandi du côté des Cités basses, est toujours dans un coin de sa tête. « Mon quartier, ma tour, ça me tient vraiment à coeur, même si ma mère me dit d’arrêter d’y penser », sourit-il.
Un conseil qui ne l’empêche pas de se connecter régulièrement avec Sevran, comme ce dimanche printanier où il rejoint un « live » de son ancien club, le Sevran FC, sur le réseau social Instagram, pour se remémorer le « bon vieux temps ».
Une époque qu’a bien connue Tama Dramé, responsable technique du club sevranais et ex-entraîneur de l’Olympique Sevranais où il découvre alors le jeune Mateta : « Jean-Philippe avait 7 ans et déjà un très bon toucher de balle. Il marquait aussi pas mal de buts. C’était l’un des plus grands en taille de sa catégorie d’âge, mais je ne le voyais pas forcément devenir pro. Sa force, c’est qu’il n’a jamais cessé de progresser. »
Sans passer par la case presque obligée d’un centre de formation, le Sevranais a su franchir les étapes du foot pro pour faire valoir, du haut de son 1,92 mètre, son « potentiel d’attaquant athlétique » loué par Bruno Genesio, son ex-coach à Lyon.
Egalement bien conseillé par son père, ex-footballeur au Congo, l’international tricolore espoirs est devenu une valeur sûre du championnat allemand, inscrivant seize buts en 44 matches depuis son arrivée outre-Rhin en 2018.
Un geste solidaire
Un rendement que les supporters de Mayence ont salué en concoctant une chanson à sa gloire. Ce qui lui fait aujourd’hui dire qu’il se sent « bien en Bundesliga où les stades sont toujours pleins ».
Une vérité qui n’est évidemment pas celle du déconfinement : le championnat allemand a repris à huis-clos en mai. Le Sevranais y a repris sa place de titulaire sur le front de l’attaque du Mainz 05, ce qui ne l’a pas empêché de rester attentif à l’actualité hexagonale comme à son habitude.
En avril, il donnait en effet l’exemple en appelant ses fans sevranais à « rester chez eux le temps qu’il faudra, bien confinés » et en signant un chèque de 20 000 € au profit de la Fondation des Hôpitaux de Paris.
Sensibilisé à la cause des soignants par des proches, il invite également « d'autres sportifs et tous ceux qui en ont les moyens et la possibilité, à faire à leur tour un don. Que ça puisse entraîner une vague de générosité. »
Lui, en tout cas, suscite l’intérêt des plus grands clubs européens qui voudraient bien le recruter. En Italie, en Angleterre ou en Espagne, la cote de Jean-Philippe Mateta ne cesse de grimper...
Le portrait vidéo de Jean-Philippe Mateta « Sevran vue par... » , réalisé dans le cadre du projet QRpedia, est à (re)voir ici.
