TopHAUT

« La ville durable, c'est du temps long »

Trois questions à Stéphane Blanchet, maire de Sevran.

1. Sevran, ville durable, est-ce réaliste ou bien est-ce un effet de mode ?

Malheureusement, la crise climatique n’est pas un effet de mode. Tous les jours, ses effet concrets et désastreux s'imposent à nous. Quand on pense à Sevran, ce qui vient à l’esprit, ce n’est pas forcément une ville verte, nature, durable. On voit plutôt la ville bâtie, les immeubles, la plaque minérale de Beau Sevran, les travaux de gares… Mais en réalité, Sevran est une des villes où nous avons le plus de ressources naturelles dans le département. On oublie souvent que le parc de la Poudrerie est à Sevran, on ne perçoit pas que la friche Kodak, le parc de la Butte Montceleux, les 32 hectares, le parc des Soeurs, et la multitude de petits parcs représentent 30% de la surface de la ville (200ha). C’est en nous appuyant sur ces ressources très précieuses que nous avons travaillé sur un véritable projet  de transition durable pour notre ville.

2. Concrètement, comment on fait ?

Ça n’est pas simple et malgré l'urgence, cela ne peut pas se faire en un claquement de doigts. La ville durable, c’est du temps long. Nous travaillons beaucoup avec nos partenaires pour multiplier les projets qui vont rendre la nature à la ville. Les projets d’agriculture dans la ville, menés par nos services, en lien avec Parisculteurs, ou dans le cadre de Terre d’Eaux, vont bientôt sortir de terre et auront un véritable impact sur notre quotidien. Mais la ville durable, ça n’est pas seulement les espaces verts. C’est participer au plan alimentaire territorial. C’est travailler à éviter l’artificialisation pour préserver notre biodiversité et des ilots de verdure et de fraicheur. C’est oeuvrer au recyclage urbain et réutiliser l’existant, en l’adaptant, en le rénovant. C’est revoir nos projets s’ils ne répondent plus aux enjeux de la crise climatique. Et c’est associer les habitants. 

3. Comment les habitants peuvent-ils participer à la transition écologique de la ville ?

Nous lançons par exemple le budget participatif qui permettra de financer les projets de transition écologique, porté par les habitants. C’est une vraie façon de s’impliquer dans la transformation en une ville durable, de. Nous voulons développer les dispositifs où les habitants peuvent mettre la main à la pâte : les jardins partagés, les ateliers de sensibilisation
avec le lycée agricole par exemple, les jardins Aurore, la concertation avec le conseil participatif sur le futur parc agricole de Terres d’Eaux… Seule, la ville ne peut rien. Seuls, les habitants non plus. L’urgence, c’est travailler ensemble pour créer une ville qui sera capable de supporter dans le futur les épisodes de la crise climatique.